Quelques extraits :
Suite à votre mise en garde à vue en mai 2021 pour avoir appelé à une manifestation de solidarité avec le peuple palestinien, pourquoi selon vous interdire de telles actions dans un pays dont la devise est la liberté, y compris la liberté d’expression ?
"Bien sûr, il faut prendre ces menaces au sérieux, qui d’ailleurs touchent beaucoup d’autres associations en France et pas que dans le domaine de la Palestine. Ce qu’il s’est passé est inédit et inacceptable, tout comme l’ont été les propos du Ministre de l’Intérieur sur les manifestations en soutien à Gaza en mai 2021. Mais cela n’a évidemment rien à voir avec ce que les Palestiniens subissent tous les jours. Pour ma part, je n’ai été retenu que quelques heures grâce à la mobilisation de tous nos amis et partenaires."
"Surtout, ce que je voudrais dire c’est qu’il ne faut pas sous-estimer nos succès, nous gagnons sur le plan judiciaire. Il faut se souvenir l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’Homme de juin 2020 qui a rappelé le droit à appeler au boycott ; se rappeler aussi qu’en mars 2022, le gouvernement français a été désavoué dans sa tentative de dissoudre deux associations de solidarité avec la Palestine."
"Les menaces sur la liberté d’association en France sont réelles et il faut les prendre au sérieux. Mais nous sommes forts et nous marquons des points. Nous ne sommes pas des victimes, nous sommes des militants qui combattons pour une cause juste et nous en sommes fiers."
Qu’attendez vous des autorités françaises ?
"La France a une responsabilité particulière et elle devrait en faire beaucoup plus. Aujourd’hui, les autorités françaises ne sont pas cohérentes avec leur propre discours, elles affirment défendre la solution à deux états mais elles laissent faire la colonisation et sans sanction. Elles ne reconnaissent toujours pas l’État de Palestine, pourtant demandé par l’Assemblée Nationale et le Sénat en 2014."
"On ne peut pas laisser un déni du droit continuer de cette façon, les déclarations doivent être beaucoup plus fermes, les condamnations doivent être faites, notamment lorsque l’inacceptable est commis comme lors de l’assassinat de Shireen Abu Aqleh et l’attaque des ONG palestiniennes, assorties de demandes et d’exigences fortes en vue du démantèlement de la colonisation et pour sortir de l’impunité d’Israël"
"L’AFPS porte l’exigence de la fin de l’impunité et celle du respect du droit. Pour cela, nous nous mobilisons sur le terrain, avec nos groupes locaux, pour dénoncer la réalité du crime d’apartheid ou encore pour dénoncer le blocus de Gaza en demandant à ce qu’il soit inconditionnellement et immédiatement levé...Au niveau européen, nous avons lancé une initiative européenne #StopColonies pour interdire les produits des colonies."